Finlande : très bon score des populistes aux législatives

Toute la presse titre ce matin en « une », photos de Timo Soinis à l’appui, sur le succès des Vrais
Finlandais ». « L’opposition à l’UE n’est qu’un des éléments expliquant le succès de la droite
populiste
 », estime Expressen. « Parmi les autres facteurs : l’absence réelle d’opposition aux
gouvernements successifs et le consensus régnant entre les partis traditionnels sur les principaux
sujets économiques et sociaux
(30 % des Finlandais se disaient ainsi convaincus que les sociaux-démocrates
faisaient partie de la coalition au pouvoir), les scandales financiers ayant frappé le parti du
Centre (dont était issu l’ex-Premier ministre), et la croyance, alimentée par M. Soinis, en la possibilité
d’une Finlande économiquement isolée et bien portante
 ». « Notre voisin se replie désormais sur lui-même.
Le succès, dans nos contrées, d’un discours aux accents isolationnistes et racistes, conduit le
reste du monde à s’interroger : sont-ce là véritablement les valeurs défendues par les pays
scandinaves ? », écrit pour sa part l’éditorialiste d’Aftonbladet.

« Ce score historique parachève le triomphe des Vrais finlandais qui ont réussi, tout au long de la
campagne, à imposer leurs thématiques, contraignant, de ce fait, les autres partis à prendre position
sur des sujets au départ peu prisés de l’électorat : l’UE, l’immigration, l’identité finlandaise », souligne
Svenska Dagbladet. «  Tous les partis ont une part de responsabilité : ils ont, tant par leurs
discours que par leurs actes
(cf. les atermoiements du gouvernement à propos du soutien financier
accordé au Portugal) légitimé le discours de la droite populiste. Seuls les Verts ont ainsi clairement
refusé de siéger dans un gouvernement dont feraient parti les Vrais Finlandais », ajoute Expressen.
« Que l’opposition de gauche n’ait pas exclu une telle coopération montre dans quelle situation
désespérée se débattaient les sociaux-démocrates, ces derniers allant jusqu’à soutenir les diatribes antiimmigration
de M. Soinis. Ils devraient avoir honte ! », souligne l’éditorialiste du tabloïd libéral.

« Les négociations sur la formation du gouvernement et la mise au point d’un programme
risquent d’être très longues
, tant sont grandes les divergences entre les Conservateurs et les deux
autres principaux partis sur, notamment, l’Europe », estime Dagens Nyheter. Mais tout laisse à penser
que M. Sonis et ses amis obtiendront quelques portefeuilles, écrivent en substance la plupart des
commentateurs. « Une stratégie mûrement réfléchie par la Droite », croit savoir Dagens Nyheter. , « Il
s’agit de pousser les Vrais Finlandais à avaler quelques couleuvres en échange de plusieurs
Ministères. De quoi, espèrent les Conservateurs, les discréditer aux yeux de leurs électorat ».

« Ce résultat n’est pas bon pour la place du Suédois en Finlande  », estime enfin un universitaire cité
par Expressen, qui ajoute : « le succès des Vrais Finlandais pourrait sonner le glas de l’enseignement
obligatoire du suédois à l’école ».

Modifié le 18/04/2011

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